La tribune de militaires qui alerte sur le «chaos croissant» régnant en France, publiée le 21 avril par Valeurs actuelles, n’en finit pas de produire des rebondisse. La ministre des armées, Florence Parly, a demandé des sanctions contre les signataires, mais le général Emmanuel de Richoufftz, un des signataires, a décidé de ne pas se rendre au conseil de discipline
La tribune qui a produit une onde de choc en France, publiée soixante ans jour pour jour après le putsch d’Alger, et signée par «une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d’un millier d’autres militaires», avait appelé le président Emmanuel Macron à défendre l’identité française. Ces militaires dénoncent le «délitement» qui frappe selon eux la patrie et se disent «disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation».
Le général en retraite Emmanuel de Richoufftz, ancien général de division, et ex-gouverneur adjoint de la région Île-de-France, signataire de la tribune des militaires publiée le 21 avril dernier par Valeurs actuelles, rejette toute tentative de remettre en cause ses opinions. Interrogé mercredi 2 juin, «il a jugé qu’il n’avait enfreint aucune règle puisqu’il n’est plus militaire d’active. Il a également dénoncé la nature même de ce conseil de discipline» rapporte Valeurs Actuelles.
Emmanuel de Richoufftz a soutenu qu’étant en retraite, il n’est pas soumis au devoir de réserve des militaires d’active : «Je suis civil, je suis un citoyen normal, je suis rémunéré par le système des pensions qui dépend du ministère des Finances. Je ne suis pas rémunéré par le ministère des Armées» a-t-il pointé. «On me reproche de m’exprimer dans les médias et d’avoir signé. Je n’ai pas renoncé à ce que je suis, c’est-à-dire un homme libre, et je continuerai à parler tant qu’il le faudra».
Selon lui, l’instance à caractère juridictionnel censée s’atteler sur son cas est une «entité voulue par Madame Parly» et qui donc «réagira aux ordres de la ministre des Armées». «Il a ainsi décidé de ne pas se rendre à la convocation qui lui a été adressée il y a six semaines, mais se fera représenter par un avocat. Il s’interroge également sur les raisons pour lesquelles seuls quatre généraux ont été convoqués sur les vingt qui ont apporté leur soutien au texte» précise Valeurs Actuelles.