L’enlèvement de l’opposant politique proche pourrait être lié à l’arrestation en Algérie du magnat tunisien de la télévision Nabil Karoui. «L’Algérie et la Tunisie auraient noué un deal secret : Slimane Bouhafs contre Nabil Karoui», écrit le site d’information algérien Algérie Part.
L’extradition de Slimane Bouhafs contre Nabil Karoui a-t-elle eu lieu ? Une quarantaine d’organisations de la société civile tunisienne ont exprimé hier mardi 31 août, leur «indignation» devant «le dangereux précédent créé par l’Etat tunisien en remettant un réfugié bénéficiant de la protection internationale aux autorités de son pays qui le poursuivent pour ses prises de position politiques», rapportent plusieurs sources médiatiques concordantes citées par le site d’information algérien Algérie Part. «Face à ces graves accusations, ni les autorités tunisiennes ni les autorités algériennes n’ont daigné encore répondre» a-t-il affirmé.
«Des témoins ont rapporté que des voitures avec des plaques d’immatriculation inconnues se sont présentées le 25 août à la maison où vit le militant algérien et l’ont emmené vers une destination inconnue» avaient rapporté plusieurs sources.
Dans un communiqué commun, plus de quarante ONG, dont la Ligue tunisienne des droits de l’homme et le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux –FTDES, ont exprimé leur «indignation devant le dangereux précédent créé par l’Etat tunisien en remettant un réfugié bénéficiant de la protection internationale aux autorités de son pays qui le poursuivent pour ses prises de position politiques». Les ONG exigent des «clarifications des autorités sur la disparition dans des circonstances mystérieuses du militant politique algérien Slimane Bouhafs». «La protection internationale dont bénéficie Slimane Bouhafs exige que les autorités tunisiennes, signataires de la Convention de Genève de 1951 (…) contre la torture, ne doivent pas l’extrader», ajoute le communiqué.
Selon les ONG, «l’établissement de relations amicales avec un pays ami ne doit pas se faire au détriment du respect des obligations internationales qui protègent les réfugiés et les demandeurs d’asile».
Slimane Bouhafs avait été condamné par la cour de Sétif à trois ans de prison, en septembre 2016, en raison de ses écrits sur Facebook. Gracié dix-huit mois plus tard avant d’avoir purgé l’intégralité de sa peine, il s’était exilé à Tunis en septembre 2018 où le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies lui avait accordé le statut de réfugié.
Selon les sources de Barlamane.com, son militantisme au sein du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation indépendantiste classée «terroriste» par Alger expliquerait le déchaînement du régime contre lui. Selon des médias algériens et tunisiens, sa disparition pourrait être liée à l’arrestation annoncée, dimanche, à Tebessa (est algérien) de Nabil Karoui, chef du parti Qalb Tounès ( «Au cœur de la Tunisie») et ancien candidat à l’élection présidentielle de 2019, en compagnie de son frère, Ghazi Karoui. «L’Algérie et la Tunisie auraient noué un deal secret : Slimane Bouhafs contre Nabil Karoui», écrit le site d’information algérien Algérie Part.