Des centaines de personnes sont sorties, le 25 septembre, à proximité de Douar Hicher, à Manouba, une ville de la banlieue de Tunis, la capitale, pour protester contre la pauvreté endémique et la marginalisation sociale. Des heurts ont éclaté avec la police.
Les manifestants voulaient dénoncer les conditions de vie difficiles dans cette région du centre-nord de Tunis. Dans la nuit de dimanche à lundi, des dizaines de protestataires ont brûlé des pneus selon nos sources, précisant que la police avait répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes.
«Le peuple veut savoir où est le président» et «Départ du régime», ont scandé certains manifestants descendus dans la rue. Empêtrée dans une grave crise économique, la Tunisie avait demandé son troisième prêt du Fonds monétaire international (FMI) en dix ans, mais les négociations formelles entre le régime et les responsables de l’institution financière rencontrent plusieurs difficultés majeures.
Le FMI a demandé au gouvernement des propositions de réformes à même de comporter des coupes massives dans la masse salariale de la fonction publique et dans les subventions aux produits de base, faisant craindre à la population et au gouvernement des scénarios de paupérisation accélérée.
Le pays, plongé dans une crise politique depuis que le président Kais Saied s’est octroyé les pleins pouvoirs en juillet 2021, s’enfonce aussi dans la récession. Peu de choses ont en outre été faites pour les régions pauvres, ce qui a creusé encore plus les inégalités, avait affirmé le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).
Les pertes ininterrompues d’emplois et une inflation annuelle supérieure à 6 % ont poussé une bonne partie de la classe moyenne, ossature de la structure sociale du pays vers la pauvreté, alimentant aussi une émigration massive de dizaines de milliers de jeunes Tunisiens en quête d’une vie moins rude.