La commission de législation générale à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a entamé, mardi, l’examen d’un projet de loi interdisant le port du «niqab» dans les espaces publics.
Lancé en 2016 par un groupe de députés du bloc Al-Hourra, ce projet ne concerne pas seulement le niqab mais aussi «toute personne qui cacherait délibérément son visage en public : entreprises ou établissements commerciaux ou industriels; établissements bancaires; aéroports, port et stations de transport terrestre; moyens de transport publics ; espaces consacrés à la gestion de services publics, qu’il s’agisse d’entreprises publiques ou privées…».
Les principaux partis représentés au Parlement pour examiner ce projet, avaient déjà salué la signature, par le chef du gouvernement Youssef Chahed de la circulaire interdisant l’accès aux administrations et institutions publiques à toute personne dissimulant le visage.
Le président de la Commission de la législation générale à l’ARP, Karim Helali, qui s’est également félicité de l’adoption de la circulaire gouvernementale, a rappelé que «le projet de loi instaure une peine de prison de 15 jours et/ou une sanction financière de 4,8 dinars tunisiens [DT]». Toute personne obligeant une autre à cacher son visage dans l’espace public, «par la menace, la violence ou l’imposition», sera aussi passible d’une peine de 1 an de prison ferme et d’une amende de 10.000 DT.
Décrit par certaines organisations comme «un frein à la liberté individuelle», le projet de loi a pour objectif «l’appui des efforts de sécurité, le renforcement du système pénal et la lutte contre le crime et le terrorisme», selon Salah Bargaoui du bloc politique Al Horra. La commission de législation générale à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), réunie mardi, décidera du sort de ce projet de lois dans les semaines à venir.