Environ 166 journalistes turcs sont derrière les barreaux, déclare le nouveau président de Reporters sans frontières (RSF), Pierre Haski. Un chiffre en augmentation depuis la tentative de coup d’État, il y a un an. Il compare, ainsi la Turquie à une grande prison pour journalistes, rapporte le site d’information belge rtbf.
Cet acte témoigne de la condamnation de la presse en Turquie. En effet, des dizaines de journaux, radios et télévisions sont désormais fermés, précise Haski. En outre, plus de 150 autres journalistes sont hors territoire turc. « Vous avez 750 journalistes qui ont perdu leur carte de presse, ils ne peuvent donc plus travailler. Donc il y a une régression phénoménale de la liberté de la presse dans ce pays », poursuit-il.
Devant une telle situation, le président des RFS, en partenariat avec Le Monde, lance un appel aux autorités turques pour étayer toute arrestation d’un journaliste.
Lors de sa nomination, en juin 2016, Haski était conscient de l’ampleur de la tâche « le défi est grand à une époque où le journalisme et la liberté d’informer sont menacés partout ». La Turquie n’est qu’un exemple parmi d’autres. La Belgique ou la France ne font, pour lui, pas exception dans ce constat.
« On est dans une période où il faut revoir le concept de menace à la liberté de la presse. Autrefois, […] il y avait effectivement des atteintes à la liberté de la presse en Turquie, en Chine ou dans d’autres pays […]. Aujourd’hui, il faut voir que ces menaces sont de toute sorte, c’est pour ça qu’il faut réfléchir à cette notion, avec le fameux phénomène « fake news », cette ère de la post-vérité, … ». Il ajoute que cette confusion se trouvant même dans les pays dit « démocratiques » constitue une menace à la liberté de l’information.