L’Union européenne a conclu, vendredi 18 mars, un accord majeur avec Ankara qui valide le principe controversé des expulsions vers la Turquie qui, de son côté, obtient une compensation financière et de nouvelles dispositions sur deux chapitres : l’ouverture de négociations pour son adhésion à l’UE et l’éventualité d’une libéralisation des visas pour les turcs à partir de juin.
Ainsi, à compter de dimanche 20 mars à minuit, toutes les personnes arrivées illégalement en Grèce par la Turquie, y seront renvoyés, y compris s’ils sont demandeurs d’asile. Pour chaque Syrien réadmis, l’Europe s’engage en échange à en réinstaller un autre, du sol turc sur son territoire. Le mécanisme se base sur ce qu’on appelle le principe du « un pour un », tel que défini lors du sommet du 7 mars.
C’est ce principe qui a été condamné par de nombreuses voix, dont celle du HCR. C’est sans doute ce qui explique la teneur des propos de François Hollande aujourd’hui, à sa sortie du Conseil européen. Le président français a insisté très fortement sur le cadre juridique, précisant que « tout migrant ou réfugié qui se présente sera ramené en Turquie, mais dans le respect du droit, c’est-à-dire après examen personnel de sa situation », rapporte l’AFP.
En échange de la réadmission de migrants, Ankara devrait percevoir une aide de trois milliards d’euros, déjà promise, afin de financer des projets et des infrastructures à destination des réfugiés. Une autre enveloppe, de trois milliards d’euros également, est envisagée pour la suite.
Les Turcs ont également obtenu que la date de juin soit retenue pour que les turcs soient exemptés de visa sur le territoire européen. Mais d’ici là Ankara devra prouver que soixante-douze critères de sécurité sont bien respectés, sachant que la Turquie n’en valide que dix actuellement.
Mais pour la Turquie, le gain repose surtout sur l’ouverture d’un nouveau chapitre des négociations en vue de l’adhésion du pays à l’Union européenne. Reste que seuls quinze chapitres sur trente-cinq sont ouverts.