TV5 Monde a publié un article sur les vingt ans de règne du Roi Mohammed VI, que les Marocains s’apprêtent à célébrer le 30 juillet, à travers la perspective de deux conseillers du Souverain, lesquels se sont prêtés aux questions de l’AFP.
Abdellatif Menouni, 75 ans, décrit comme universitaire constitutionnaliste au cabinet royal depuis 2011, peu connu sur la scène médiatique contrairement à Omar Azziman, 72 ans, universitaire deux fois ministre, qui « travaille sur beaucoup de choses » – droits de l’Homme, réforme de la justice, organisation territoriale, éducation ont, tous deux, accordé une interview à l’AFP, reprise par TV5 Monde.
A la question générale sur le bilan des vingt premières années de règne du Roi, Omar Azziman déplore que « les bienfaits du développement réalisé pendant ces 20 années n’ont pas bénéficié à tout le monde ». Chômage chez les jeunes, régions déshéritées sont les points noirs, malgré le « parcours accompli ». Azziman assure que la « cohésion sociale » est la solution.
De son côté Abdellatif Menouni, a compartimenté ce bilan en trois phases. dans la première, il s’est focalisé sur les avancées démocratiques des premières années du jeune règne. Il estime que « l’essentiel en matière démocratique a été fait ». L’essentiel, c’est la construction de l’Etat de droit, la consolidation « des droits humains », la page du passé tournée, la réussite de « l’expérience d’une justice transitionnelle ». Il reste toutefois « à approfondir », affirme-t-il.
Concernant la deuxième phase qui concerne la période 2004-2006, Menouni affirme qu’elle a « porté sur les grands chantiers économiques et les grands travaux d’infrastructures », l’agriculture, l’industrie et les énergies alternatives.
La dernière partie, reprend Azziman, s’étend jusqu’à aujourd’hui et concerne la réduction des disparités « sociales, spatiales, territoriales », ce qui requiert un nouveau modèle de développement reposant sur « l’impératif de justice sociale et une nouvelle politique territoriale à laquelle la régionalisation avancée contribuera ».
Embrayant sur la deuxième question concernant les changements, Azziman, précise qu’il n’y a pas de rupture dans le régime, la différence entre le Roi Mohammed VI et feu Hassan II réside dans l’exigence de l’efficacité et la dynamique opérée dans les « choix stratégiques, l’action de l’Etat et la conduite des politiques publiques ».
Il conclut sur les prérogatives royales dans la Constitution de 2011 définies par un cadre bien établi contrairement au passé où la sacralité du Roi lui donnait des pouvoirs sans limite et sans contours définis. Sur le mot de la fin de Azziman, Menouni a enchaîné, affirmant que des dispositions sont éventuellement à « perfectionner » pour se diriger vers une monarchie parlementaire ; puis il a fini son intervention, toujours en rapport avec l’exécutif, en évoquant la lenteur des partis politiques à exercer les pouvoirs que la nouvelle Constitution leur octroie.






