Khalid Cherkaoui Semmouni, conseiller du ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, porte-parole du gouvernement, a réagi aux propos de Younes Moujahid, président du Conseil national de la presse (CNP), sur la décision du ministère de tutelle portant sur la suspension de la publication des journaux en papier.
Dans une interview publiée, mardi dernier, sur les colonnes de Maroc Hebdo, Younes Moujahid, président du Conseil national de la presse (CNP), a indiqué que « sur le plan juridique le ministère n’a pas à se concerter avec le Conseil national de la presse à ce propos [NDLR : suspension des journaux en papier] ». Toutefois, il semble que le conseiller du ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports n’a pas bien saisi les propos du président du CNP puisqu’il a écrit tout un article, bourré de fautes et d’incohérences, pour attaquer le CNP.
Younes Moujahid n’a jamais souligné que le CNP, qu’il dirige, est une institution constitutionnelle. Ses propos, repris par Maroc Hebdo, étaient clairs et faciles à comprendre : sur le plan juridique, le ministère de tutelle n’a pas à se concerter avec le Conseil national de la presse au sujet de la suspension de la publication des journaux en papier. Cependant, le conseiller a relevé que l’allégation selon laquelle le CNP est considéré comme un organe constitutionnel est “illogique” et “dénuée de tout fondement juridique”. On se demande alors si c’est l’obstacle de la langue qui a pu nuire à la compréhension du message limpide du président du CNP.
Soulignons que l’Agence marocaine de presse (MAP), dirigée par Khalil Hachimi Idrissi, qui mène une guerre contre le CNP, a repris l’intégralité de l’article écrit par le conseiller du ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. Et ce, notamment les points relevés par Semmouni concernant l’attribution des cartes de presse et leur retrait. Soulignons que la MAP a annoncé, lundi, son intention d’accorder sa propre carte de presse à ses journalistes. Une décision fustigée par le Conseil national de la presse. La MAP veut clairement faire main basse sur des prérogatives du Conseil national de la presse.
De plus, il semble que le conseiller du ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports n’a pas consulté le dahir n°1-74-331 du 11 rebia II 1395 (23 avril 1975) relatif à la situation des membres du gouvernement et à la composition de leurs cabinets, qui stipule que les membres des cabinets ministériels n’ont pas le droit s’immiscer dans les affaires de leurs départements ministériels.
L’article de Khalid Cherkaoui Semmouni, qui attaque le CNP, est, en réalité, une réponse au communiqué du CNP, dans lequel le Conseil national de la presse dément le fait que l’octroi de la carte de presse soit soumis à des conditions, déplorant le fait que la MAP passe outre les compétences énoncées dans la loi 90.13. Il s’agit également d’un plan de riposte pour fustiger le CNP. De plus, le DG de la MAP, Khalil Hachimi Idrissi, affiche de plus en plus ses intentions de faire de l’entrisme dans la galaxie des barbus. Il met dangereusement le fil de la MAP au service des ministres du PJD, avec à leur tête Khalfi, qui bénéficient de la part du lion comparativement aux ministres des autres partis politiques.