«Certaines attitudes envers le Maroc m’ont toujours paru racistes et néocolonialistes, c’est la seule explication». Francisco Marhuenda, éditorialiste et ancien député au Parlement de Catalogne, ouvre son éditorial, avec ces mots tonitruants. Le directeur du quotidien espagnol La Razón ne ménage pas une certaine attitude d’un autre temps : «Cette supériorité que nous, Européens, montrons aux pays qui étaient nos colonies, en l’occurrence un protectorat, est bien irritante, voire une insulte à l’intelligence», a-t-il détaillé.
La lune de miel Rabat-Madrid, très commentée, survient au moment où la France –autre partenaire dit historique, de Rabat– est critiqué vertement par les politiciens et les médias marocains qui l’accusent d’avoir fomenté et appuyé une résolution du Parlement européen sur la liberté de la presse au Maroc et d’allégations de corruption d’eurodéputés à Bruxelles. Les deux dossiers sont vides.
M. Marhuenda décrit le Maroc comme «voisin et allié». «C’est un grand pays dans le sens entier du terme et même si je ne connais pas tous les Marocains, pour reprendre la célèbre phrase de Churchill, ceux que j’ai eu l’occasion de connaître m’ont toujours inspiré une excellente impression», a-t-il précisé.
Le journaliste tacle implicitement la formation de gauche radicale Podemos, membre mineur de la coalition gouvernementale, qui n’a pas souhaitée être du voyage à Rabat et qui soutient le Polisario à travers des sorties médiatiques d’un autre temps.
Saluant les progrès du Maroc, l’éditorialiste espagnol interpelle ainsi les Européens : «Bien sûr, nous remettons en cause leur démocratie, parce que nous estimons qu’elle est inférieure en comparaison à la nôtre». «Nous sommes maintenant arrogants, riches, puissants et démocrates. C’est pourquoi nous donnons des leçons à tous», pointe-t-il, qualifiant le Maroc «d’élément clé de la stabilité au Maghreb.»
Une vingtaine d’accords ont été signés jeudi en vue de renforcer les investissements espagnols au Maroc –l’Espagne y est le troisième investisseur étranger–, dans les domaines des énergies renouvelables, le dessalement de l’eau, le transport ferroviaire, le tourisme, l’éducation et la culture.
À cet effet a été approuvé un nouveau protocole financier qui doublera –à 800 millions d’euros– les aides du gouvernement espagnol pour des projets d’investissement au Maroc.