Un rapport rendu public cette fin de semaine par le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) affirme catégoriquement que les meneurs du mouvement d’Al-Hoceima, arrêtés et condamnés à des peines allant jusqu’à vingt ans de prison, n’ont subi aucun traitement dégradent.
Usage de la force excessive, détentions arbitraires, réponse pénale disproportionnée, mauvais traitements… Le nouveau rapport du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) sur les événements d’Al Hoceima (ville à 320 km de Tanger), publié ce weekend et adopté lors de l’assemblée générale, dévoile le (vrai) fond des choses. Ce document de 400 pages, divisé en trois parties, rectifie «des informations déformées, biaisées et fausses» concernant les manifestations qui ont secoué le nord du Maroc entre 2016-2017, et affirme que les «interventions répressives» ainsi que les «violations» des droits en détention sont de pures allégations.
Le CNDH rétablit la vérité sur les violations, la torture et d’autres mauvais traitements, et sur la privation de la liberté de mouvement, ou encore les atteintes à la liberté d’association et d’expression. Selon le rapport, Nasser Zefzafi, qui fut recherché la justice pour avoir interrompu le prêche d’un imam dans une mosquée de la ville d’Al-Hoceima, «a commis un acte qui constitue une atteinte à la liberté de culte et de croyance».
Au fil des mois, les agissements menés par un petit groupe de remueurs locaux derrière Nasser Zefzafi, a pris une tournure idéologique et identitaire marquée par des références conservatistes et islamiques. Les autorités marocaines avaient indiqué que les violences dans la région d’Al-Hoceima avait fait plus de 650 blessés parmi les forces de l’ordre et causé 7 millions de dirhams de dégâts.
Selon le mandat d’arrêt contre Zefzafi, celui-ci a été accusé d’avoir «insulté le prédicateur», «tenu un discours provocateur» et «semé le trouble». Jugé pour «complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’État», Nasser Zefzafi, purge à Fès une peine de vingt ans de réclusion, comme trois autres militants du noyau dur de l’agitation. Les autres peines confirmées en appel vont de un an à quinze ans de prison, et concernent 37 autres prévenus.
Le CNDH, en revanche, a démenti dans son rapport les accusations de torture contre ces détenus, signalant le fait qu’ils n’ont subi aucun préjudice ou abus durant son arrestation ou sa détention et indiquant qu’ils jouissent de tous leurs droits. Dans son rapport, la CNDH rappelle que le respect «du droit d’organisation, de création d’associations et de manifestation pacifique» reste garanti et qu’aucune rétrogradation vis-à-vis des acquis réalisés n’est constatée. Selon la CNDH, il y a une «les droits humains et des libertés publiques et individuelles sont respectés» conformément «aux engagements internationaux, recommandations et rapports qui concernent le Maroc» sur le sujet.
Le CNDH dénonce aussi la diffusion de fausses nouvelles, et affirme que lesdits détenus sont soumis au processus judiciaire normal et cela n’autorise en aucun cas la torture, sous toutes ses formes; plaide le rapport de la plus importante organisation de défense des droits humains du royaume, laquelle fustige la «l’instrumentalisation qui a touché de nombreux mouvements sociaux, particulièrement celui d’Al-Hoceima», dans le nord du Maroc.






