L’Alliance Kol Yisrael Haverim (KIAH) a inauguré un musée virtuel inédit dédié aux communautés juives d’Afrique du Nord, des Balkans, d’Asie et du Moyen-Orient, avec un accent sur la population juive marocaine. Grâce à des technologies immersives de pointe et un riche récit historique, cette initiative entend tisser un lien entre le passé, le présent et l’avenir en sauvegardant les récits et traditions de ces communautés souvent méconnues.
Créée en 1860 en France, l’Alliance Kol Yisrael Haverim s’est imposée comme un acteur majeur de l’éducation, de l’égalité et de la transmission des valeurs juives. Ce musée, accessible en permanence et gratuitement, propose une expérience unique à travers des centaines d’artefacts rares, des documents historiques, des photographies, ainsi que des récits personnels. Des visites virtuelles et des contenus vidéo enrichissent ce voyage immersif dans l’histoire.
Hani Memram, directrice adjointe de KIAH et conservatrice du musée, a qualifié ce projet de «trésor national de culture et de tradition», ajoutant qu’il constitue «un pont vivant entre les générations.» Le musée, disponible en hébreu, en français et en espagnol, a pour ambition de rapprocher les visiteurs de leur héritage tout en promouvant des valeurs communes telles que l’éducation et la responsabilité collective.
Un réseau éducatif historique
Une photographie récemment redécouverte des années 1850 (qui illustre cet article) témoigne de l’importance de l’éducation juive dans la ville marocaine de Tétouan. On y voit Yaakov Tsarfati, figure emblématique de la communauté locale, prenant la parole lors d’une célébration de Hanoucca dans une école de l’Alliance. Ce cliché, précieux vestige d’un passé révolu, rappelle la vitalité culturelle et éducative de cette communauté, dont les effectifs se sont considérablement réduits suite aux vagues d’émigration des années 1950.
Dans le cadre de cette initiative, la KIAH lance un appel aux individus ayant des liens personnels ou familiaux avec les écoles de l’Alliance afin de contribuer au musée par des artefacts, des documents ou des témoignages. «La connexion personnelle donne vie au patrimoine», souligne Chaya Na’aman, conseillère en contenu du musée. «Nous espérons que chaque visiteur y trouvera un écho nouveau et intime à la fois.»
Le musée aspire également à établir des partenariats avec des écoles, des historiens et des organisations juives du monde entier. Il entend ainsi devenir une ressource éducative et culturelle incontournable pour les générations futures.