Le gouvernement a dépêché une équipe médicale dans l’Etat de l’Andhra Pradesh pour enquêter sur cette maladie.
Une mystérieuse maladie est apparue samedi dans une ville du sud de l’Inde, affectant plus de 500 personnes, ont annoncé, mardi 8 décembre, les autorités indiennes. Le gouvernement a dépêché une équipe médicale composée d’experts de l’Institut national de virologie, du Centre national de contrôle de maladies et de l’Institut des sciences médicales des Indes à Eluru, dans l’Etat de l’Andhra Pradesh, pour enquêter, alors qu’un homme est mort après avoir présenté des convulsions, des nausées et des douleurs.
Au total, près de 555 personnes ont été admises dans les hôpitaux depuis samedi, dont 80 mardi, a signalé une source hospitalière à l’Agence France-Presse. Un hôpital a réservé 100 lits pour les patients, mais la plupart ont pu regagner leurs domiciles.
Des échantillons de sang prélevés sur dix personnes ont révélé des taux élevés de plomb et de nickel chez les patients, a déclaré le directeur de l’hôpital d’Eluru, A. V. Mohan. Les autorités de l’Etat de l’Andhra Pradesh ont alors ordonné une enquête sur l’origine de la présence de ces métaux lourds dans l’organisme des malades.
Cependant, a relevé M. Mohan, les échantillons sont trop peu nombreux pour affirmer avec certitude que le plomb et le nickel ont causé cette maladie qui s’est répandue dans la ville de 200 000 habitants.
Véritables symptômes
Il n’y a pas d’usines importantes dans la région. Des analyses de l’eau et des boissons lactées ont été faites. Les experts ont également recueilli des échantillons de riz et d’huile de cuisine, ainsi que des échantillons d’urine, pour qu’ils soient analysés. Certains responsables locaux ont évoqué le rôle éventuel d’additifs chimiques dans les pesticides.
«Certains pensent qu’il s’agit d’une hystérie de masse, mais ce n’est pas le cas», a déclaré A.S. Ram, médecin chef à l’hôpital gouvernemental d’Eluru, assurant que la plupart des personnes hospitalisées avaient montré de véritables symptômes. «La plupart des patients arrivent avec de petites blessures à la tête ou un œil au beurre noir, après s’être soudainement évanouis. Mais en une ou deux heures, la plupart d’entre eux vont mieux, a-t-il précisé. Toutefois, nous sommes incapables de diagnostiquer ce qui provoque ces symptômes.»
Un policier, Kiran Kumar, a notamment perdu connaissance lundi alors qu’il était en service. Il s’est dit «effrayé» d’être resté à demi-conscient pendant plus de deux heures. «Mes collègues m’ont dit que j’ai crié quelque chose avant de m’effondrer. Je me suis blessé à l’épaule droite en tombant sur la route», a-t-il raconté.
L’Inde, par ailleurs confrontée à la pandémie de la Covid-19, se classe au deuxième rang mondial en nombre de contaminations avec près de 10 millions de cas. Cette affaire ne fait qu’augmenter la tension psychologique.