L’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution visant à prolonger le mandat de la mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso) a évoqué, jeudi 31 octobre, la nécessité d’une solution «réaliste, réalisable, durable et mutuellement acceptable». Le texte définitif reprend des termes qui, bien que neutres en apparence, révèlent une orientation implicite vers la proposition d’autonomie présentée par le Maroc.
Le terme «réaliste» est central dans la résolution, car il dénote une évolution notable du langage diplomatique onusien sur le Sahara. Cette terminologie marque un changement d’approche, qui s’éloigne ostensiblement de l’idée d’un référendum d’autodétermination, défendu par le Front Polisario vers une vision pragmatique de la résolution du conflit. Le mot «réaliste» ne fait pas simplement référence à la faisabilité d’une solution, mais semble indiquer une reconnaissance tacite du plan d’autonomie marocain, jugé plus en accord avec la réalité politique et géographique actuelle de la région.
La résolution, parrainée par les États-Unis, reflète également le poids des puissants alliés du Maroc, qui soutiennent de façon croissante le plan d’autonomie. Depuis la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara en 2020, le mouvement diplomatique s’est déplacé, renforçant la position du Maroc sur la scène internationale. L’ONU adopte une position qui privilégie la stabilité et la durabilité, des éléments clés mis en avant dans la proposition marocaine.
La France, à travers les récents propos d’Emmanuel Macron, a également affermi son appui au Maroc. En promettant d’intensifier les efforts diplomatiques pour promouvoir le plan d’autonomie au sein de l’ONU et de l’Union européenne, la France rejoint les États-Unis dans une alliance informelle mais stratégique en faveur de la solution marocaine. Les mots «réaliste» et «réalisable» suggèrent en eux-mêmes une orientation plus pragmatique et peuvent être interprétés comme une reconnaissance indirecte de l’impraticabilité du référendum, compte tenu des réalités actuelles.
L’impasse algérienne : un isolement stratégique
La réaction de l’Algérie, qui a refusé de voter la résolution après le rejet de ses amendements, illustre son isolement croissant dans ce dossier et son impuissance face à l’évolution diplomatique en faveur du Maroc qui a su convaincre ses partenaires de la viabilité et de la légitimité de son approche. Des pays comme les États-Unis et la France, guidés par des considérations stratégiques et de sécurité, estiment que la proposition d’autonomie permet de préserver la stabilité dans une région en proie à des tensions politiques et sécuritaires.
Par ailleurs, l’intransigeance du Front Polisario, soutenu par l’Algérie, est de plus en plus perçue comme une position qui ralentit la résolution du conflit. Cette résolution, dont le Maroc s’est félicitée, marque un tournant dans le traitement du dossier du Sahara. L’ONU transforme progressivement son discours onusien en réduisant l’espace de manœuvre du Polisario. L’option d’un Sahara intégré au Maroc et jouissant d’une large autonomie apparaît de plus en plus comme la voie privilégiée pour une paix durable, malgré les manœuvres algériennes qui n’aboutissent plus.