Une dizaine de pays de l’UE, dont le Danemark, la Suède, la Finlande et la Bulgarie, s’opposent au lancement d’une procédure pour changer les traités européens, comme le souhaite le Parlement européen, selon un texte vu lundi 9 mai par l’AFP.
«Nous ne sommes pas en faveur de tentatives inconsidérées et prématurées visant à lancer» une telle procédure, écrivent ces pays dans cette note, qui pourrait rallier d’autres États membres. Sa diffusion coïncide avec les célébrations de la Journée de l’Europe. Elles seront marquées par un discours devant le Parlement européen à Strasbourg du président français Emmanuel Macron qui devrait prôner une Europe plus puissante prête à se réformer, alors que la guerre russe en Ukraine a révélé les dépendances des Vingt-Sept en matière d’énergie.
Une Europe qui «fonctionne»
Cette journée verra aussi la remise officielle des propositions issues de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, résultat du vaste exercice de consultation citoyenne menée durant un an et née d’une idée du président français. Certaines des propositions comme conférer un droit d’initiative législative au Parlement, comme ce dernier le réclame, ou élargir les compétences de l’UE en matière de défense ou de santé, supposent un changement des traités.
La dizaine de pays qui s’opposent à cette perspective pointe le risque d’une «perte d’énergie» et estime qu’une révision des traités «n’a jamais été un objectif» de la Conférence. «Nous avons déjà une Europe qui fonctionne» comme l’ont montré la pandémie de Covid-19 et la réponse à l’invasion russe en Ukraine et «nous ne devons pas nous précipiter pour faire des réformes institutionnelles», mettent-ils en garde. Les propositions des citoyens «ne doivent pas être instrumentalisées», ajoutent-ils. Le texte a également été signé par la République tchèque, la Slovénie et les trois pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie).