L’usage par la police israélienne du logiciel Pegasus après des révélations selon lesquelles de nombreuses personnalités publiques ont été espionnées sans autorisation prendra du temps avant d’être prouvé.
La presse israélienne a fait état d’écoutes dans le pays. Mais, selon le site i24news, «une enquête sur les allégations selon lesquelles la police aurait illicitement surveillé les téléphones de citoyens israéliens n’a trouvé aucune preuve d’actions illégales, à l’exception d’une irrégularité apparente dans l’enquête sur un témoin clé du procès pour corruption de Benyamin Netanyahou, que les forces de l’ordre ont elles-mêmes admise, selon des rapports.»
Selon des informations du quotidien économique Calcalist publiées lundi, la police israélienne a eu un large recours au logiciel Pegasus, sans autorisation judiciaire et parfois de façon totalement discrétionnaire. Le logiciel a notamment été utilisé contre Avner Netanyahu, un des fils de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, des conseillers médiatiques de ce dernier, des journalistes de premier plan et des maires, d’après Calcalist. Le journal avait déjà fait des révélations sur l’usage de logiciels d’espionnage par la police en janvier, poussant la justice à ouvrir une enquête.
Toutefois, «l’enquête n’a révélé aucune violation de la loi, selon le rapport, ce qui signifie que les personnes citées dans le rapport de Calcalist n’ont jamais vu leurs téléphones piratés, ou qu’ils ont été piratés avec une ordonnance judiciaire valide.» Dans la foulée de la publication de ces informations, le ministre de la Sécurité publique Omer Bar-Lev a appelé à la création d’une commission d’enquête gouvernementale.
Un haut responsable de la police a estimé vendredi à Channel 12 que les allégations portées contre les forces de l’ordre étaient «méprisables». Le rapport de Calcalist a également été qualifié par certains analystes de «diffamatoire» à l’encontre de la police.
NSO, concepteur de Pegasus, n’a ni démenti ni confirmé la vente du logiciel à la police israélienne, soulignant qu’il n’était «en aucun cas impliqué dans le fonctionnement du système une fois vendu à des clients gouvernementaux.»