Les membres du bureau politique du parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), outrés par le projet de loi 20.22, cherchent à provoquer une réunion du bureau politique de l’USFP, en vain. Driss Lachgar, secrétaire général du parti, fait la sourde oreille quant à leurs appels et leurs correspondances. Une attitude qui soulève l’indignation la plus profonde dans les rangs des militants et des membres du parti.
Le projet de loi 20.22 relatif à l’utilisation des réseaux sociaux, proposé par Mohamed Ben Abdelkader, ministre de la Justice appartenant à l’USFP, a eu l’effet d’une bombe au sein de l’USFP. Au moment où Driss Lachgar a essayé, au début de la polémique, de protéger son ministre ; le reste du parti, lui, se retrouve profondément indigné par ce projet de loi, et par la situation actuelle que vit le parti.
Le poète et écrivain Hassan Najmi, membre du bureau politique de l’USFP, a fait éclater les vérités au grand jour dans une publication sur sa page officielle sur Facebook. Des vérités qui ont tout le potentiel de mettre à mal Driss Lachgar. « Jusqu’à présent, Driss Lachgar n’a toujours pas décidé de réunir le bureau politique » pour discuter du projet de loi 20.22, écrit Hassan Najmi. Et ce, malgré que le fait que onze membres du politburo lui aient adressé une correspondance le sommant de tenir une réunion à ce sujet.
Les discussions autour du projet de loi 20.22 se seraient déroulées en catimini et à l’insu de certains membres du bureau politique du parti. Début avril, Driss Lachgar avait demandé la création d’un groupe sur Whatsapp qui réunirait tous les membres du bureau politique. Un groupe dont Hassan Najmi et Abdelmaksoud Rachidi – également membre du bureau politique – ont été exclus, affirme M. Najmi. Ce n’est qu’après quelques temps qu’Abdelmaksoud Rachidi prendra connaissance de l’existence de ce groupe, et que les deux membres exclus y seront ajoutés, après une longue conversation téléphonique avec Lachgar.
En rejoignant ce groupe, Hassan Najmi affirme qu’un vif débat se tramait déjà autour du projet de loi 20.22, et autour de l’importance de le discuter avec tous les membres du bureau politique, y compris Ben Abdelkader, afin de comprendre les raisons qui l’auraient poussé à commettre une « bourde » pareille, relate Najmi.
Certains membres du bureau politique ont même plaidé en faveur de la démission de Ben Abdelkader de ses fonctions. Mais Lachgar a refusé cette option, afin de ne pas porter préjudice à l’image du parti, selon Najmi.
Hassan Najmi souligne dans sa publication que la majorité des membres du bureau politique ne sont d’accord ni avec Lachgar ni avec Ben Abdelkader. Ils jugent que ce projet de loi est totalement contradictoire avec les valeurs, les principes, l’histoire et la lutte de l’USFP. La responsabilité de cette erreur monumentale qu’est le projet de loi 20.22 revient à Lachgar et Ben Abdelkader écrit Najmi.
De ce fait, Najmi appelle Abdelwahed Radi, président de la Commission d’arbitrage et d’éthique au sein de l’USFP, à « se pencher sur cet écart », qui compte pour de « l’abus de confiance ». Najmi appelle également Habib El Malki, président du conseil national du parti, « à sauver le parti » en ces moments difficiles qu’il traverse.
« Personellement, je suis prêt à témoigner autour de ce qui se passe au sein du parti de l’USFP (…) un USFP qui n’en est plus un », affirme Hassan Najmi, tout en saluant la position des divers bureaux politiques régionaux du parti, qui se sont également indignés contre la situation actuelle de l’USFP, contre la gestion chaotique de Driss Lachgar, et le projet de loi 20.22.