L’armée algérienne n’a manifesté aucun remords, à la suite de l’exécution sommaire d’estivants franco-marocains sur une longue plage continue partagée par les deux pays, au nord Est du Royaume du Maroc.
Au contraire, elle déclare assumer pleinement l’assassinat d’estivants en maillot, qui effectuaient des randonnées à bord de jet skis, dans cette longue plage continue dont les baigneurs non locaux ignorent, faute de frontières hermétiques, le tracé virtuel en mer.
Je peux vous confier, avec certitude, que durant les spectacles qui étaient donnés à Saïdia, jadis, à l’occasion du Festival de la musique Gharnati, des Algériens franchissaient à la nage les frontières virtuelles, pour pouvoir assister aux soirées musicales et rentrer, par la suite, chez eux, sans avoir à s’inquiéter.
Les arguments avancés par la junte, selon lesquels la région connaitrait une intense activité de trafic de drogue, restent incohérents, parce que les soldats algériens avaient à faire à des estivants, à bord de jet skis, qu’ils s’étaient approchés d’eux, et qu’ils avaient fini par comprendre qu’ils s’étaient simplement égarés, et qu’ils ignoraient avoir franchi les frontières d’«une grande puissance», plus soucieuse de sa souveraineté maritime et territoriale, au millimètre près, que des besoins alimentaires élémentaires en…. Lentilles et en lait en poudre de leur peuple.
La junte militaire, qui dirige le pays d’une main de fer depuis le coup d’état contre le président Ahmed Ben Bella en 1965, en désignant des marionnettes au sommet de l’état, a vite oublié que la marine marocaine avait secouru en mer un bateau de pêche algérien en panne (Al Ghofrane), le 12 juillet 2022, remorqué jusqu’à Ras El Ma, où toute l’aide et l’assistance avaient été fournies tant pour la réparation du bateau que pour l’équipage.
Ayant communiqué avec les pilotes des jet skis, les militaires algériens avaient tout de même fini par leur tirer dans le dos, au lieu de les assister jusqu’à ce qu’ils s’éloignent de «la souveraineté» virtuelle de l’Algérie car, si souveraineté il y’a, elle doit, en premier lieu, s’efforcer de satisfaire les besoins élémentaires et éphémères d’ordre alimentaire du peuple «algé…..Rien ».
Toutefois, nous sommes enclins d’admettre que l’armée algérienne avait manifesté beaucoup de férocité , réservant un traitement impitoyable à l’égard du peuple algérien lui-même, en en éliminant, en dix ans, 200 000 personnes, pendant que le sort de 20 000 autres reste inconnu à ce jour (contre 5 600 morts palestiniens et 115 000 blessés en 12 ans de 2008 à 2020, selon les organes de l’ONU, 114 000 morts lors de la guerre en Irak). Fallait-il s’attendre à un traitement meilleur vis-à-vis des Marocains, dont 40 000 familles été chassées d’Algérie, manu militari, par un pouvoir qui paradoxalement prônait «un Maghreb des peuples».
La junte militaire algérienne, pour cause d’une longue occupation de cinq siècles et d’un Terra Nullius antérieur de plusieurs millénaires, manque cruellement d’une culture d’état sur le bon voisinage, la fraternité et la solidarité et fait siennes les anciennes théories coloniales. La junte militaire algérienne, qui se maintient au pouvoir par la force, depuis 1965, réussit à se régénérer, à, chaque séisme populaire, mais des purges sont constantes en son sein, pour éliminer toutes les contestations. C’est dans ce cadre qu’une trentaine de généraux et plus croupissent dans les prisons algériennes. Aucune armée au monde ne peut se dispenser des services d’autant de généraux. C’est dire que des coups d’état au sein de l’armée sont fréquents.
*journaliste et écrivain