Les pays membres de l’Union européenne étaient divisés jeudi sur une solution pour se répartir dix millions de doses de vaccin Pfizer-BioNTech de façon à aider les pays les moins bien lotis au sein des 27 pays membres.
Après deux jours de négociations, les discussions entre les ambassadeurs des pays membres se heurtaient jeudi en fin de journée au refus de l’Autriche, la Slovénie et la République tchèque d’endosser un compromis proposé par la présidence portugaise de l’UE, a-t-on appris de sources diplomatiques.
Livraison avancée par Pfizer
Ces dix millions correspondent aux doses dont Pfizer s’est engagé à avancer la livraison au deuxième trimestre. Elles font partie de cent millions de doses qui ne devaient être initialement disponibles qu’à partir du troisième trimestre 2021.
La répartition des doses précommandées par l’UE auprès des laboratoires se fait entre les 27 au pro rata de leur population. Si un État décide de renoncer à acheter sa part, ses doses sont redistribuées entre les pays intéressés.
Or certains pays n’ont pas commandé assez de doses, ou trop misé sur le vaccin AstraZeneca, en raison de son prix moins élevé, mais qui est affecté par des problèmes de production.
A la mi-mars, emmenés par le chancelier autrichien Sebastian Kurz, les dirigeants de République tchèque, Slovénie, Bulgarie, Croatie et Lettonie avaient demandé la mise en place d’un «mécanisme de correction» pour obtenir des doses supplémentaires, estimant avoir été «lésés» par le système de répartition.
Selon l’UE, les pays les plus en difficulté du point de vue vaccinal sont la Bulgarie, la Croatie, la Slovaquie, la Lettonie et l’Estonie.
La présidence portugaise a présenté des propositions pour faire preuve de «solidarité» envers ces cinq pays, en leur allouant plus de doses que leur quote-part habituelle.
L’Autriche, la Slovénie et la République tchèque, qui réclamaient aussi davantage de doses, ont du coup rejeté la solution proposée.
L’offensive du chancelier autrichien contre le système de répartition a suscité l’irritation au sein de ses partenaires européens. La Commission européenne avait rappelé à la mi-mars que les États membres eux-mêmes avaient décidé du système actuel.