Selon le ministre de la Santé du Royaume-Uni, les problèmes d’approvisionnements sont attribuables à «un retard dans l’arrivée prévue» de vaccins produits par le Serum Institute en Inde (SII).
Le gouvernement britannique s’est voulu rassurant jeudi face aux inquiétudes suscitées par une réduction en avril des approvisionnements en vaccins contre la Covid-19 au Royaume-Uni, susceptible de ralentir sa campagne de vaccination, l’une des plus avancées au monde.
«Les approvisionnements seront plus restreints en avril que ce mois-ci et il y a un nombre très important de deuxièmes doses à administrer», a reconnu le ministre de la Santé, Matt Hancock, devant les députés.
Mais «il n’y aura pas de semaine en avril sans premières doses» administrées, a-t-il assuré, soulignant que le Royaume-Uni maintenait son objectif d’en offrir une à tous les plus de 50 ans d’ici mi-avril et à tous les adultes à la fin juillet.
Retard des livraisons en provenance de l’Inde
Dans une lettre qui a fuité dans les médias, le service public de santé (NHS) avertit d’une «réduction importante» dans l’approvisionnement hebdomadaire à partir du 29 mars, pour une durée d’un mois, sans détailler ni les causes ni les fabricants concernés.
Selon Matt Hancock, qui n’a pas donné de chiffres, ces problèmes d’approvisionnements sont attribuables à «un retard dans l’arrivée prévue» de vaccins produits par le Serum Institute en Inde (SII).
Il a par ailleurs fait état de 1,7 million de doses retardées la semaine dernière en raison de la nécessité de les soumettre à des tests de sûreté complémentaires.
Selon les médias britanniques, le retard de livraison par le SII porte sur cinq millions de doses produites pour le laboratoire AstraZeneca, déjà mis en cause dans l’UE pour une réduction de ses fournitures.
«Cinq millions de doses avaient été livrées au Royaume-Uni il y a quelques semaines et nous essaierons d’en fournir davantage plus tard, sur la base de la situation actuelle et des besoins pour le programme d’immunisation du gouvernement en Inde», a réagi un porte-parole de l’Institut.
De son côté, sans mentionner l’Inde, AstraZeneca a assuré que sa chaîne d’approvisionnement ne connaissait «aucune perturbation» et qu’il n’y avait «pas d’impact» sur le calendrier de livraison.
Sur la chaîne Sky News, le ministre du Logement et des Collectivités locales, Robert Jenrick, a assuré que le calendrier de sortie du confinement en vigueur depuis début janvier ne serait pas affecté par ce problème d’approvisionnement «temporaire».
Pfizer : livraisons «comme prévu»
Avec celui de Pfizer/BioNTech, le vaccin développé par AstraZeneca avec l’université d’Oxford est l’un des deux actuellement administrés au Royaume-Uni, où plus de 25 millions de premières doses ont déjà été injectées.
Interrogé par l’AFP, le groupe Pfizer a lui aussi indiqué que ses livraisons de vaccins pour le premier trimestre au Royaume-Uni se déroulaient «comme prévu». «Notre approvisionnement global prévu pour le deuxième trimestre demeure inchangé», a précisé un porte-parole.
Selon le ministre de la Santé, les doses du troisième vaccin approuvé par les autorités sanitaires au Royaume-Uni, celui du laboratoire américain Moderna, arriveront «dans les prochaines semaines».
Âgé de 56 ans, le premier ministre Boris Johnson a déclaré mercredi au Parlement qu’il serait «vacciné très bientôt», «certainement» avec le sérum AstraZeneca, voulant dissiper les inquiétudes sur la sécurité de ce vaccin après sa suspension par plusieurs pays européens par crainte d’effets secondaires.