En une semaine, Venise a subi quatre « acque alte », ou « marées hautes » selon la dénomination italienne. Des montées qui font du phénomène présent le pire depuis plus de cinquante ans et les 1m94 mesurés en 1966.
Si les hautes marées font partie intégrante de la vie des habitants de la région, la mi-novembre restera gravée dans les mémoires pour les niveaux exceptionnels observés. Ces marées hautes ont dévasté Venise la semaine passée, inondant maisons et musées et endommageant une cinquantaine d’églises de ce joyau du patrimoine mondial.
La vague de mauvais temps qui touche le nord de l’Italie concerne surtout la région du Trentin-Haut-Adige, frontalière de l’Autriche, affectée par d’importantes chutes de neige. Depuis le 12 novembre, plus de 50 églises ont été endommagées, dont la Basilique Saint-Marc. Des boutiques et des demeures ont été également inondées. Des hôtels commencent en outre à déplorer des annulations pour les fêtes de fin d’année.
Les prévisions météorologiques prévoient des marées n’excédant pas 110 cm pour les jours à venir, ce qui devrait permettre à la ville d’évaluer les dégâts, d’ores et déjà estimés par le maire à plus d’un milliard d’euros. Face à cette situation délicate, Luigi Brugnaro, le maire de Venise, a twitté dimanche soir, après un pic à 1,50 m survenu dans la journée, que des formulaires seront bientôt mis à la disposition des citoyens et des entreprises pour réclamer des dédommagements.
Rappelons que Venise n’a pas attendu ces récentes ou actuelles catastrophes, encore accélérées ou aggravées par le dérèglement climatique, pour se protéger contre les inondations. En effet, la ville avait fondé sa survie sur des méthodes d’ingénierie dès le 20ème siècle. Au fil du temps, un réseau de canaux chargé de drainer les îles a été creusé, les chaussées ont été surélevées et des passerelles ont été jetées au-dessus des eaux. Toutefois, il semble que ces mesures n’ont pas été aussi efficaces pour contrecarrer les effets des « acque alte ».