Les séparatistes du Polisario ont très mal encaissé le retour rapide du Maroc au sein de l’Union Afrique (UE), même s’ils faisaient semblant de s’en réjouir en le qualifiant de « victoire » pour eux. Au lendemain de cet événement, les séparatistes commencent à se sentir mal comme s’ils ont reçu des coups dans l’estomac. Ils réalisent peu à peu que leur avenir au sein de cette organisation est put-être menacé, et expriment déjà leur crainte que l’arrivée du nouveau secrétaire général de l’ONU en la personne d’Antonio Guterres ne joue pas en leur faveur.
En témoigne la déclaration faite part leur représentant à l’ONU Ahmed Boukhari qui, dans une mise en garde à peine voilée, souhaite que Guterres ne soit pas « intimidé » par le Maroc.
« J’espère qu’il (Guterres) puisse s’impliquer et répondre au défi et qu’il ne soit pas intimidé par la stratégie de: ‘ou bien avec moi ou bien contre moi' », a-t-il confié à des journalistes à New York.
Selon ce dirigeant séparatiste, le nouveau secrétaire général doit « garantir le plein respect à l’organisation (onusienne) et à ses institutions, ainsi qu’à sa mission » la Minurso.
Boukhari qui dit tout et son contraire, affirme que les sahraouis ont « confiance » en le travail que doit accomplir le diplomate portugais, tout en mettant en garde contre « les obstacles qui l’attendent ».
« Je sais que le Maroc est en train d’utiliser une stratégie d’intimidation à l’encontre du secrétaire général. Ils l’ont fait avec Ban Ki-moon. J’espère que Guterres « en soit épargnée », a-t-il souligné, allusion faite au conflit entre le Maroc et l’ancien patron onusien qui avait qualifié la présence du Maroc au Sahara d' »occupation ».
Boukhari justifie également ses craintes par le fait que la Minurso n’a pas encore rétabli sa pleine capacité après l’expulsion par le Maroc d’une partie de sa composante civile.
Selon lui, les problèmes de la Minurso constituent un des éléments de tout le blocage que connaissent les négociations de paix depuis 2012, un processus que le Polisario croit pouvoir reprendre suite au retour du Maroc à l’Union Africaine.
« Nous pensons qu’il y a une grande opportunité de résoudre le conflit si le Maroc arrête de jouer à ce jeu », a indiqué le dirigeant séparatiste qui, encore une fois, dit tout et son contraire, en affirmant avoir détecté certains « signaux » qui jettent le doute sur les véritables intentions du Maroc.
« La communauté internationale et les membres de l’UA doivent responsabiliser le Maroc et faire en sorte qu’il applique la charte de l’ONU et celle de l’UA », a souligné Boukhari qui était également interrogé sur la visite lundi à Rabat du ministre espagnol des Affaires étrangères Alfonso Dastis.
Selon lui, la question du Sahara a complètement disparu du « radar de l’Espagne ». « Je ne sais pas qu’elle est la stratégie ou la motivation » d’une telle attitude, a-t-il indiqué avant d’insister que l’avenir de la région doit nécessairement passer par « l’indépendance du Sahara occidental ».