Le Front pour la sauvegarde de la raffinerie Samir a déclaré, mardi 16 juillet à des médias locaux, que «le Maroc devait faire appel » au verdict du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), selon lequel Rabat versera 150 millions de dollars à Corral Petroleum Holdings de Mohammed al-Amoudi, et aller jusqu’au bout des démarches déclenchées dans le cadre de cette procédure. «Pour nous, c’est le principal actionnaire qui a failli à ses obligations contractuelles», a souligné le FSRS, pour qui le montant de l’amende «est anormal.»
Selon Houcine El Yamani, délégué du personnel de la raffinerie, le Maroc «ne doit lâcher aucun dirham à Corral, puisqu’il s’agit de l’argent du contribuable». M. El Yamani supervise ce comité qui regroupe des syndicalistes, des acteurs économiques et associatifs et des membres de la Confédération démocratique du travail (CDT), le principal syndicat de la Samir.
Huit ans après la liquidation judiciaire de l’unique raffinerie pétrolière du Maroc, étranglées par des dettes abyssales estimées à quatre milliards d’euros, le FSRS s’active pour réanimer cet ancien fleuron de l’économie marocaine, tandis que tribunal de commerce peine encore à trouver un repreneur.
Corral, qui réclamait 2,7 milliards de dollars, n’a obtenu que 150 millions de dollars, «soit moins de 6% du montant réclamé», avait déclaré Nadia Fettah, le 15 juillet, ajoutant dans la foulée que le Maroc «étudie toutes les possibilités y compris le recours en annulation devant le Cirdi.» Selon la ministre, Rabat continue «d’assumer ses responsabilités et ses droits à l’égard de ses partenaires et des instances internationales, en total respect des conventions internationales et bilatérales.»
Mieux, elle a déclaré que «Le Maroc considère toujours la raffinerie comme un actif stratégique [et] qu’un nouveau projet est à l’étude pour donner une nouvelle vie au site de la Samir à Mohammadia.»
En 2016, le tribunal de commerce de Casablanca a ordonné la mise en liquidation de la Samir et autorisé la continuation de son activité en vue d’une cession des actifs. Depuis, les besoins en produits pétroliers, y compris en pétrole raffiné, alourdissent la facture énergétique du Maroc, sans mentionner le fait que la couverture de stock reste inférieure au minimum légal pour tous les dérivés, selon l’Agence internationale de l’énergie.
Le Front de sauvegarde de la raffinerie avait proposé plusieurs pistes pour restructurer La Samir : gestion libre, augmentation de capital par compensation de créances, transfert à une société mixte, nationalisation, etc.