Décidemment, l’incroyable hérésie politique du président Abdelmadjid Tebboune, élu sans surprise, pour un deuxième mandat, ne donne aucun signe de répit. Cette fois, ce sont les ressortissants marocains qui sont visés par une interdiction d’entrée au territoire algérien sans visa, pour ‘’déploiement par le Maroc d’agents de renseignements sionistes’’, lit-on dans un communiqué ordurier et excessivement haineux, du ministère algérien des affaires étrangères qui lui sont étrangères.
Une mesure d’une animosité inégalable, qui rappelle la décision de l’appareil militaro-policier algérien, en 2021, de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc sous le même prétexte : ‘’actes hostiles’’ du voisin marocain, mais sans invoquer ‘’l’ennemi sioniste’’ et sans aller jusqu’à verser tout au long du communiqué dans l’outrage et l’invective en prétendant que le Maroc s’est livré à ‘’l’organisation à grande échelle de réseaux de crime organisé, de trafic de drogue et d’êtres humains’’.
Que de mots et que de maux ! C’est quoi ce délire et cette immondice que la secte au pouvoir en Algérie met en scène ? Cette mise en exergue d’une haine hystérique qui s’en prend à une nation souveraine, comme pour déverser un ressenti tragique. Un communiqué qui se nourrit de sottises, d’âneries et d’extravagance.
Le comble est que les citoyens marocains ont pris goût aux bizarreries des caporaux algériens. Ils ne peuvent que féliciter Tebboune, de cette inspiration qui témoigne autant de l’importance qu’il accorde au royaume, que du mal dont il souffre. Des consultations médicales sont de rigueur pour son cœur lourd !
Ce communiqué nauséeux et répugnant symptôme d’un naufrage, montre à quel point l’acharnement du régime algérien sur le Maroc gagne en férocité, chaque fois que le royaume réalise une action d’éclat, un exploit, dans le dossier du Sahara. Il y a deux ans, c’est l’Espagne qui l’a mis dans un état d’excitation extrême, en abandonnant sa neutralité avec la conviction que le plan d’autonomie marocain, constitue ‘’la base la plus sérieuse, réaliste et crédible, pour la résolution du conflit’’. C’est désormais la France qui vient d’enfoncer le clou en marquant son soutien à l’initiative marocaine, par la voix de son président, Emanuel Macron.
Et l’on se demande pourquoi donc cette instauration du visa pour les citoyens d’un pays frère, si ce n’est la preuve que l’Algérie traverse aujourd’hui un moment de turbulence chargé de doutes, d’incertitudes et de désespoirs. Pourquoi cherche-telle un ennemi à viser par une démarche haineuse et truffée de mensonges, suivie de manœuvres hostiles et des campagnes mensongères à tonalité guerrière, si ce n’est la volonté du président algérien et sa secte militaire de faire diversion au plan interne et de maintenir le peuple algérien dans la haine de l’autre.
Il faudrait manquer d’acuité et de subtilité politique, pour ne pas discerner les raisons les plus évidentes de cette croisade contre portée contre un pays connu et reconnu pour son respect de la souveraineté des États et pour sa neutralité positive et sa non-ingérence dans leurs affaires internes.
Eu égard à tous ces facteurs et à d’autres considérations géostratégiques, la diplomatie marocaine doit s’inscrire désormais, dans une stratégie offensive en faveur de l’autodétermination de la Kabylie, le plus ancien des peuples d’Afrique à subir la plus longue occupation étrangère.
Les Marocains, toute catégorie et tout niveau de culture ou d’instruction confondu, sont unanimes à s’indigner, aujourd’hui, du refus de leur pays de reconnaître le droit de dix millions de kabyles à l’autodétermination et d’appeler la communauté internationale à soutenir sa cause, en vertu du droit international.
Le peuple kabyle, ne constitue-t-il pas, aux yeux de la diplomatie marocaine, un peuple au sens du droit international ? Ne dispose-t-il pas du droit humain à l’autodétermination ? Et si c’est le cas, pourquoi cette duplicité politique qui prône la neutralité, tout en autorisant notre représentant permanent auprès des Nations unies à New York, Omar Hilale, à afficher son soutien au peuple kabyle, dans une note officielle diffusée auprès des pays participant à un sommet des pays non-alignés. Un soutien qui a semé le trouble au sein de la junte gouvernante en Algérie.
L’agenda séparatiste destructeur de l’Algérie, ne tient plus uniquement à soutenir les séparatistes, mais il en fait sa cause nationale, la priorité des priorités. D’un côté, l’Algérie a fait de l’infiltration du Polisario dans les rendez-vous internationaux, une démarche habituelle, au point de semer la discorde et la confusion parmi les Etats invités à ces rendez-vous. Et de l’autre côté, une diplomatie marocaine, horriblement passive, qui priorise la neutralité au lieu de l’implication franche et loyale dans cet élan d’indépendance du peuple kabyle, soumis à un blocus généralisé et à une punition collective.
Nos ennemis agitent, pour nous faire marche arrière, le spectre d’une revendication similaire, au sein de la région du Rif. Archi-faux. Les tenants de cette thèse inavouée, connaissent mal la géopolitique du Maroc, où l’institution royale a joué depuis des siècles, le rôle unificateur garant de la cohésion nationale, contrairement à l’Algérie qui n’existe qu’en 1962.
Et la diplomatie marocaine, toujours passive et hésitante, de ne pas douter une seconde, que la naissance d’un État kabyle, aboutira à coup sûr, avec ou sans elle.