Visite du roi Mohammed VI en Chine : Vers un partenariat fiable, respectueux des spécificités

La visite qu’entame à partir de ce mercredi 11 mai le roi Mohammed VI en Chine se veut l’occasion de mettre en place un partenariat stratégique qui traduit une mise à niveau qualitative, sans précédent, des relations entre le Maroc et la Chine. Il s’agit de mettre en place un cadre de relations politiques avec un partenaire fiable, respectueux des spécificités.

En effet, la Chine en tant que puissance internationale n’est pas réputée pour son interventionnisme politique dans les affaires internes des Etats ou pour un attachement aux diktats de la conditionnalité. Il serait judicieux de rappeler à cet égard que l’appui à l’intégrité territoriale représente une neutralisation positive de la Chine sur la question du Sahara

Ainsi ce partenariat stratégique s’inscrit en droite ligne avec la diversification et l’approfondissement des relations diplomatiques et politiques du Royaume avec les acteurs internationaux de premier plan.

Outre la consolidation des conditions d’un néo-non-alignement en renforçant la position géostratégique et diplomatique du Royaume en tant qu’Etat souverain affranchi de toute dépendance ou tutelle à l’égard d’un camp ou d’une puissance, cette visite vise également le renforcement de la position du Maroc en tant qu’allié fiable et respecté sur la scène internationale.

Le Maroc prend donc des options sur l’avenir, dans la mesure où l’Asie est considérée aujourd’hui comme le moteur des évolutions présentes et futures dans tous les domaines.

Hormis l’aspect politique de cette visite, la visite du chef de l’Etat marocain en Chine a également pour objectif de renforcer la coopération entre les deux pays.

Pour ce qui est du volet diplomatique de ce déplacement, d’aucuns estiment, et à juste titre, que dans un monde où l’unipolarité et la bipolarité continuent à s’effriter, le Maroc met à profit son attractivité pour densifier ses alliances au service de ses intérêts suprêmes dans un monde multipolaire.

Le Maroc est aujourd’hui l’un des meilleurs défenseurs des causes des pays en développement, particulièrement Africains. Dans ce sens, profitant du leadership du roi Mohammed VI, il ouvre son agenda diplomatique dense aux différentes problématiques en relation. Le Maroc devient ainsi un des piliers de la coopération sud-sud. Pour rappel, le Maroc avait présidé en 2003 le groupe G77 + la Chine.

L’action diplomatique consacre également le Royaume à la pointe du combat pour un monde plus équilibré à la faveur d’une meilleure place pour les pays en développement dans le système international (notamment ONU), tient-on à souligner.

Quid de son leadership environnemental avec l’organisation prochaine de la COP 22, qui donne au sommet une importance planétaire. La Chine étant l’un des acteurs clés des négociations climatiques.

Comme dans toute relation bilatérale, le volet économique joue un rôle primordial et c’est dans cet esprit que le Maroc tient à consolider sa position en tant que « terre d’opportunités » dans les schémas internationaux de mondialisation.

Par ailleurs, les deux pays se distinguent par leur présence commune et complémentaire en Afrique avec un Maroc qui cultive une proximité à la fois économique, culturelle et historique avec ce continent, alors que la Chine dispose d’une puissance de frappe opérationnelle conséquente. D’où ce partenariat qui consacre l’objectif du Maroc de jouer le rôle de hub et plateforme économique multidimensionnelle. Nul doute que la visite Royale permettra ainsi d’ouvrir la voie et d’aider à faire du Royaume une des premières destinations africaines des investissements chinois. Elle permettra également de changer durablement la perception du Royaume auprès des acteurs économiques chinois : passant d’un simple marché de consommation à une plateforme de partenariat et de service !

Une telle plateforme ne manquera pas de créer des opportunités partagées grâce à la position géographique du Maroc proche des grands marchés classiques et potentiels et à l’ouverture de l’économie marocaine sur plusieurs zones de libre échange.

Last but not least, l’ouverture sur le marché chinois du tourisme revêt incontestablement une importance capitale étant donné que la Chine est devenue le premier marché émetteur de touristes dans le monde aussi bien au niveau des dépenses qu’au niveau du nombre de voyageurs.