Le Conseil de gouvernement réuni, le 17 octobre à Rabat, a adopté le Projet de Loi de Finances (PLF) 2020 qui a été présenté hier devant les deux Chambres du Parlement. Ce PLF vise un taux de croissance du PIB de 3,7%, un objectif fondé sur l’hypothèse d’une récolte céréalière de 70 millions de quintaux, un cours moyen de pétrole à 67 dollars le baril et un prix moyen du gaz butane à 350 dollars la tonne.
Ce PLF, devait accorder la priorité aux secteurs sociaux, à la stimulation de l’investissement et au soutien aux PME afin de « répondre aux attentes des citoyens, à travers la mise oeuvre des différents chantiers et grandes réformes qui ont suscité l’intérêt et l’appui du Monarque », comme le précise la note de présentation du PLF 2020. Toutefois, il s’agit d’un budget difficile à boucler en raison du coût du dialogue social, du soutien au pouvoir d’achat et de la poursuite de la mise en oeuvre de la régionalisation avancée, en plus de la poursuite des principales réformes entamées dans plusieurs secteurs. Sans oublier le fait que certaines mesures fiscales prévues par ce PLF vont à l’encontre des orientations royales.
Un budget total de 91 milliards de dirhams (MMDH) a été alloué aux secteurs de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la santé. Le budget alloué à ces secteurs dans le cadre du PLF 2020 représente environ 30% du budget général de l’État. Il s’agit aussi d’appuyer à hauteur de 26 MMDH le pouvoir d’achat des catégories vulnérables et de la classe moyenne à travers la mise en œuvre des obligations contenues dans l’accord du dialogue social, de subventionner les produits de première nécessité dans le cadre de la Caisse de compensation. En effet, le PLF prévoit une dotation globale de 13,64 MMDH, au titre de la compensation. En attendant l’opérationnalisation du Registre Social Unique qui permettra de coordonner et de restructurer l’ensemble des aides sociales, les prix du gaz butane, du sucre et de la farine nationale continueront à être subventionnés en 2020. Par ailleurs, un budget de 9,6 MMDH sera consacré à la mise en place de la régionalisation avancée, et à la relance de l’investissement public en assurant le soutien aux TPE et PME.
Le PLF 2020 a été également élaboré conformément à un ensemble d’engagements résumés dans le coût du dialogue social, fixé à 6 MMDH au titre de l’année 2020, en plus des 5,3 MMDH alloués au cours de l’exercice 2019, la mobilisation des ressources financières allouées aux régions ainsi que les remboursements au titre de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) fixés à 10 MMDH.
Quant aux programmes d’investissement, financés dans le cadre des CST (Comptes Spéciaux du Trésor), ils s’élèvent à 14,37 MMDH. Ils portent principalement sur le renforcement du réseau routier national, le soutien d’actions relevant des secteurs de l’agriculture, des eaux et forêts, de l’élevage, de l’audiovisuel, de l’habitat, de la justice, de la culture, des sports, de l’aide aux jeunes promoteurs et du financement de programmes socio-éducatifs.
Les programmes d’investissement relevant des SEGMA (Service de l’Etat Géré de Manière Autonome) se chiffrent, quant à eux, à près de 297,36 millions de dirhams. Les budgets d’investissement des collectivités territoriales s’élèvent à 19.5 MMDH. Ils sont consacrés essentiellement à la mise en place des infrastructures destinées à améliorer les conditions de vie des populations. Les efforts seront concentrés sur l’extension et le renforcement des réseaux de voirie et d’assainissement, les constructions d’infrastructures culturelles, sportives et de loisirs, de marchés et d’édifices publics ainsi que les aménagements de jardins et d’espaces verts.