Jeudi dernier, le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a inauguré à Alger le centre international des conférences (CIC), et les Algériens ont apprécié.
« Le ventre rassasié n’en a cure de celui qui a faim », dit un proverbe bien de chez nous et illustre parfaitement le comportement de nos gouvernants. Ils ont d’autres chats à fouetter, nos gouvernants ! Eh oui, après avoir assuré l’avenir de leurs enfants et de leurs petits-enfants, ils ont cru bon de laisser de grandes et luxueuses bâtisses au reste des Algériens et aux générations futures, faute de pouvoir leur laisser un Etat de droit et une économie forte.
Il fallait d’ailleurs juste regarder à la télévision le chef de l’Etat inaugurer le CIC pour constater que lui-même ne semblait pas fier de « sa » réalisation. Il paraissait tellement mécontent qu’il n’a pas daigné prononcer un mot, ni esquisser le moindre petit sourire. A croire que tout ce beau monde assistait à un enterrement.
Et ce n’est pas fini ! Si Dieu lui prête longue vie, Abdelaziz Bouteflika aura encore à inaugurer des chefs d’œuvres et pas des moindres, dont la troisième plus grande mosquée au monde, autre réalisation budgétivore devant l’Eternel.
Après quoi, des spécialistes, des experts et autres économistes de renom viendraient nous chanter la même antienne, à savoir que l’Algérie est en mesure de diversifier son économie. Nous voulons bien les croire, mais il se trouve que cette diversification a mis du temps, beaucoup de temps. Que les Algériens se rassurent toutefois : « La bonne chose prendra du temps », dit un autre proverbe algérien.
Aux mois de novembre 2016 et mai 2017, des élections présidentielles auront lieu respectivement aux USA et en France, et les Algériens, comme d’habitude, les suivront avec passion, en espérant faire de même chez eux en 2019. Seul un président élu démocratiquement en Algérie pourra faire quelque chose pour ce pays. Continuer donc à choisir quelqu’un dans un conclave et le faire élire avec un score brejnevien, c’est assurément insulter l’intelligence des Algériens.