Dans un tube à quelque 16 millions de vues et dont les paroles sont d’une extrême virulence dont il est coauteur avec Lez3er et Gnawi, le chanteur Weld Lgriya affirme dénoncer le gouvernement et «les collusions entre pouvoir et argent». Dans une déclaration accordée hier à une chaîne YouTube, il proclame sa fidélité à son pays et dénonce la corruption comme intrinsèque à la pratique politique. Vidéo.
Le rappeur Weld Lgriya, coauteur d’un titre polémique largement diffusé sur les réseaux sociaux abordant des thèmes liés à l’injustice et aux inégalités sociales, bat sa coulpe. Dans une sortie très remarquée, hier, 31 décembre, l’artiste explique que la chanson Vive le peuple [Aach al chaab, en dialecte] qui cumule désormais plus de 16 millions de vues sur la plate-forme de partage de vidéos YouTube, visait essentiellement les «responsables corrompus» ainsi que le gouvernement «impuissant face à l’ampleur des crises que connaît la société».
Le rappeur a, en effet, participé à une chanson au son minimaliste, partagée sur les réseaux sociaux et sur les plates-formes numériques audiovisuelles qui puise dans le répertoire des slogans du supportérisme ultra, dénonçant «l’injustice» et «l’élite corrompue». Certaines séquences revêtaient un caractère injurieux envers la police ; fait qui avait poussé le tribunal de Salé à condamner à un an de prison, le 25 novembre dernier, le rappeur Gnawi pour «outrage à fonctionnaire public».
«Je dis que « Vive le peuple » signifie « vive le Roi », et vive le peuple qui scande : vive le Roi !» a déclaré Lgriya, rappeur originaire de Fès, qui indique ainsi que louer le peuple c’est louer le Roi, affirmation qu’il est prêt à soutenir face à la Justice, renchérit-il. Il précise au passage que « le cortège de thèmes qui gravite autour du titre s’en prend à ceux qui ciblent le Maroc ». Dans la même foulée, il annonce que son message vidéo s’adresse à ceux qui ont détourné son message et ont voulu surfer dessus pour servir leurs propres desseins, à l’instar de Khadija Ryadi, ancienne présidente de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), l’ex-journaliste Aboubakr Jamaï, l’universitaire Maâti Monjib, et certaines chaînes de télévision d’information internationale en continu.
Et de préciser : «la chanson critiquait également la coalition au pouvoir menée par le Parti de la justice et du développement [PJD, islamiste], et ceux qui encouragent la prédation économique». «Je m’insurge contre la gabegie et l’irresponsabilité du gouvernement», a-t-il martelé.