Alors que plusieurs citoyens, fonctionnaires et salariés ont contribué à titre volontaire au Fonds spécial dédié à la gestion de l’épidémie du coronavirus, il semblerait que d’autres n’aient pas eu le choix de décider s’ils en avaient la capacité financière ni du montant de leur contribution, le cas échéant.
Barlamane.com a appris de sources fiables que Abdellatif Zaghnoun, directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), a imposé des déductions obligatoires sur les salaires des fonctionnaires pour alimenter le fonds spécial dédié à la lutte contre le coronavirus. Enfourchant son destrier tel un Don Quichotte des causes perdues, Zaghnoun nous a plongé, hélas non pas dans une quête mue par l’esprit chevaleresque, mais dans un passé que le Maroc voudrait oublier, car réconcilié, pour avancer.
Petit retour en arrière. Zaghnoun a tenu une réunion avec les différents directeurs de la CDG, au cours de laquelle ils ont décidé, dans un élan national à l’instar des hauts fonctionnaires du pays, de contribuer volontairement à hauteur d’un mois de salaire, au Fonds spécial. Cependant, Zaghnoun, sans aucune concertation avec les autres catégories, a également décidé de déduire des pourcentages de leurs salaires au profit du même fonds. Ainsi, révèlent les mêmes sources de Barlamane.com, vont être prélevés 10% du salaire mensuel des fonctionnaires et 50% du salaire des cadres moyens.
Une décision aux antipodes de l’esprit de mobilisation nationale et de contribution volontaire qui se rattache au Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du coronavirus. A-t-il seulement pensé aux problèmes financiers auxquels il expose les petits et moyens employés en prenant unilatéralement cette décision de ponction ?
Cette décision, pour faire grimper le montant de contribution de la CDG au fonds, n’illustre que son penchant tape-à-l’oeil, sa vantardise et son égo exponentiel, quitte à user de méthodes coercitives, non démocratiques à l’égard de « ses » fonctionnaires. Jusqu’à présent, le Fonds spécial et ses quelque 30 milliards de dirhams collectés, ont été le signe d’une mobilisation citoyenne, bénévole, volontaire et altruiste, des fonctionnaires d’Etat et de la classe politique, comme de Marocains lambdas. Malgré ces actions visibles, il semble que Zaghnoun ait eu du mal à saisir les fondements de la démocratie dont le concept de libre-arbitre. Quelle part du mot « don » n’a-t-il pas saisi, dans l’information diffusée par les autorités suite à la décision du Roi de mettre en place ce fonds de soutien ? Peut-être a-t-il aussi du mal à comprendre les préceptes religieux, dont l’un des plus répandus au vu de sa dimension humaine, sociale et philosophique : Dieu n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité ; Coran, sourate 2, verset 286.
Mais que comprend-il alors ?
La politique du bâton semble-t-il, puisqu’il a transformé la cotisation volontaire en taxe obligatoire, en s’attaquant à des salaires, et c’est un euphémisme, bien moindres que le sien. Salaire, qui, rappelons-le, comprend une indemnisation mensuelle ainsi qu’un pourcentage des gains annuels de la CDG. Zaghnoune a-t-il contribué par la totalité de ses gains ? Ou alors s’est-il contenté du salaire mensuel net. Des miettes au regard du salaire annuel !!!






