Dans un entretien à la Razon hier soir, samedi 26 juin, José Luis Rodríguez Zapatero, ancien Président du gouvernement d’Espagne de 2004 à 2011 défend la gestion par le Maroc de la crise migratoire ainsi que sa souveraineté sur le Sahara, dans le cadre du plan d’autonomie de 2007.
De par votre expérience gouvernementale, la crise avec Rabat a-t-elle été bien gérée ?
Je suis préoccupé par la situation car la relation avec le Maroc est un problème sérieux pour l’Espagne. Notre relation avec le Maroc est fondamentale et mon expérience est qu’une très bonne relation avec le Maroc est parfaitement possible car de mon temps j’ai toujours vu dans le Gouvernement du Maroc et dans le Roi du Maroc une volonté de réelle compréhension. C’est une affaire d’Etat car cela touche à la sécurité et nous devons tout mettre en œuvre pour retrouver au plus vite une bonne relation.
Concernant le Sahara ?
En cela, je ne vais pas changer de position. Le projet d’autonomie du Sahara, présenté par le Royaume du Maroc en 2007, est un projet d’autonomie très puissante, de grande autonomie, élargie et de respect de l’identité du Sahara. Mais, comme cela arrive tant de fois, je suis sûr que peu de gens ont lu ce projet et que ceux qui doivent le relire ne le font pas non plus. J’espère que l’ONU, qui est celle qui doit conduire, et qui a déjà pris en compte le projet d’autonomie avancée de 2007 présenté par le Royaume du Maroc dans une résolution, ira dans ce sens.
Le gouvernement s’est trompé dans la gestion de la crise ?
Le Gouvernement ne se trompera pas s’il promeut toutes les initiatives nécessaires pour rétablir le dialogue. L’évaluation des décisions prises doit être faite par le Gouvernement en concertation avec le Maroc. Je tiens à souligner que la relation avec le Maroc doit reposer sur un principe de base, celui de la confiance du frère, comme le Roi du Maroc a toujours traité le Roi émérite.
Quelqu’un qui utilise la population comme bouclier humanitaire peut-il être traité en frère ?
Le Maroc a pensé pendant des années qu’en Espagne nous ne valorisons pas l’effort qu’ils font pour contrôler l’immigration irrégulière comme il le mérite. J’ai été témoin qu’il est très difficile pour la Gendarmerie et pour les autorités marocaines de devoir arrêter et réprimer l’immigration sub-saharienne afin que nous n’ayons pas à voir les cayucos ou les assauts sur les barrières de Ceuta et Melilla.






