Alors que le président zimbabwéen avait, selon son entourage, « accepté de démissionner » après trente-sept ans au pouvoir et une semaine de crise marquée par un coup de force militaire et le désaveu de tous ses soutiens, il a conclu son interview sans annoncer sa démission.
Au contraire même, il a indiqué qu’il présiderait le mois prochain le congrès de son parti. « Le congrès doit se tenir dans les prochaines semaines. J’en présiderai les débats », a-t-il déclaré à la surprise générale, quelques heures après avoir été démis de ses fonctions.
« L’opération à laquelle j’ai échappé (…) n’a pas remis en cause mon autorité en tant que chef de l’Etat et commandant en chef de l’armée », a toutefois estimé dimanche Robert Mugabe, flanqué à sa droite de plusieurs hauts responsables militaires.
« Quel que soit le pour et le contre de l’opération de l’armée, moi, en tant que commandant en chef, je reconnais les problèmes qui ont été soulevés », a-t-il ajouté, avant de critiquer « les messages contradictoires du gouvernement et du parti ».
« Tout cela doit cesser, alors que nous adoptons une nouvelle culture de travail », a-t-il lancé dans un long discours, lu avec grand peine et retransmis en direct à la télévision d’Etat.
À noter que, les anciens combattants de la guerre d’indépendance, organisation très influente, ont appelé les Zimbabwéens à descendre de nouveau dans la rue mercredi pour obtenir le départ du plus vieux dirigeant en exercice au monde.
L’armée a pris le contrôle du pays dans la nuit de mardi et mercredi, à la suite de l’éviction du vice-président Emmerson Mnangagwa, et assigné le président à résidence.
Pour rappel, samedi, des dizaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour soutenir cette intervention et demander le départ du président.