Le Sommet de l’Union Africaine (UA) à Niamey, dont le sujet principal est l’instauration de la Zone de Libre-Echange continentale africaine (ZLECA) est une réelle consécration. Celle de 4 années de négociations au sein de l’UA, autour d’un marché commun visant à faire de l’Afrique la plus grande zone de libre-échange au niveau mondial.
La première phase, celle des négociations, est désormais close. De 2015 à 2019, la ZLECA a réussi à gagner l’adhésion de 54 pays, dont les premiers ont signé leur adhésion le 21 mars 2018 à Kigali. La ZLECA démarre donc avec force et enthousiasme, bien mieux que n’importe quelle autre zone de libre-échange dans le monde, notamment l’Union européenne, qui avait démarré avec 19 pays membres. Pourtant, l’UE a été la première à deviner que la coopération continentale sera toujours un puissant levier économique. Ce projet de marché commun montre que les Etats Africains commencent désormais à prendre conscience de cette vision, et ne perdent pas de temps à lui donner forme. La ratification de la ZLECA est d’autant plus impressionnante que 55 pays ont siégé ensemble lors des négociations, chacun avec un agenda différent. En fin de compte, il n’y aura que l’Érythrée qui n’aura pas rejoint la ZLECA.
“Selon la vision de SM le Roi Mohammed VI, la création de la ZLECA, loin d’être une fin en soi, marque le début d’un dessein collectif plus vaste. Elle est l’expression d’un nouveau modèle de co-développement en Afrique, d’un modèle inclusif, solidaire et efficient, au service du citoyen africain”, cette déclaration du Ministre des Affaires étrangères à Niamey n’aborde pas que les enjeux de la zone de libre-échange, mais surtout les défis et les obstacles qui guettent l’entrée en vigueur de la ZLECA. En effet, afin d’assurer le succès du marché commun, plusieurs points seront à aborder, notamment la devise, la qualité des infrastructures, la corruption douanière, l’ouverture des frontières, la contrebande. Des défis que les pays africains devront relever et éradiquer ou améliorer ensemble.
Enfin, la ZLECA servira également à mettre l’accent sur la souveraineté des pays africains sur leur propre continent. A travers l’Histoire, ces derniers n’ont été intégrés sur les marchés européens qu’à travers le colonialisme. Ainsi, le commerce dans le produit africain n’a jamais bénéficié à l’Afrique. Aujourd’hui, le commerce du produit africain se fera dans une vision de coopération et de bénéfice commun et réinstaurera le commerce régional et continental sur des bases saines.